Robert Mugabe (français)
Robert Gabriel Mugabe (21 février 1924–6 septembre 2019) était le dictateur fou et sanguinaire du Zimbabwe. Meneur du mouvement contre la domination de la minorité blanche, il devint chef du gouvernement lorsque le pays pris son indépendance en 1980 lors d'une élection... imparfaite (mais pas si nulle dans l'ensemble). Dans un premier temps, sa politique économique a conduit à des taux de croissance raisonnables, tandis que sa politique a massivement diminué la famine et la mortalité infantile. En 1987, il devient chef de l’Etat, après l'adoption d'un amendement constitutionnel établissant une présidence exécutive, un rôle institutionnel créé expressément pour lui.
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Se transformant au cours des décennies d'un dirigeant démocratiquement élu en un tyran fou, il commença à lentement démanteler la démocratie. L'ancien système de listes électorales distinctes pour la majorité noire et les minorités ethniques, qui était en apparence une bonne mesure à court terme, lui permettra par la suite de supprimer le droit de vote des minorités ethniques du pays. Il abolit par la suite le Sénat, et a augmenta le nombre de siège de la Chambre Basse afin d'y inclure ses sbires. Le soutien constant de cette chambre législative unique lui a fourni, par la suite, bien plus de pouvoir que lorsqu'il avait deux chambres à contrôler.
Quelle était la motivation de Mugabe ? Il avait justifié constamment sa tyrannie par l'anti-colonialisme et le nationalisme pan-Africain.[1] Les analystes, eux, l'expliquent plutôt par son endoctrinement au catholicisme romain conservateur et sa peur de passer devant un tribunal.[2]
Violations des droits de l'homme
Amnesty International avait condamné la brutalité de son régime et ses tactiques violentes. Dans sa folie dictatoriale pour conserver le pouvoir, Mugabe avait emprisonné ou tué des dissidents politiques et militants des droits de l'Homme. Il existe tout un ensemble d'éléments de preuves montrant des exécutions extrajudiciaires ainsi que la torture de journalistes, opposants et militants. Les rassemblements des dissidents étaient fréquemment l'objet d'interventions brutales de la police. Bien qu'à l'origine démocratiquement élu, Mugabe avait empêché la tenue d'élections équitables, usant massivement de fraude électorale et faisant usage de violence contre ses opposants.
De 2001 à septembre 2006, le Zimbabwe Human Rights NGO Forum a dénombré 363 cas de torture, 516 cas d'assaut, 58 cas de menaces de mort, 399 cas d'arrestation illégale et 451 cas de détention illégale, le tout par les organes répressifs partisans de Mugabe. Beaucoup de ces incidents firent de multiples victimes. Á partir de 1987, Mugabe avait renforcé les lois contre les homosexuels - souvent à la suite de discours accusant les gays d'être «non-africains» et «colonialistes». En septembre 1995, le parlement du Zimbabwe a adopté une loi interdisant les rapports homosexuels. L'accusation de sodomie était utilisée pour jeter en prison les opposants politiques, y compris l'ancien président Canaan Banana en 1996, qui du purger 10 ans en prison. L'activiste homosexuel Peter Tatchell, épouvanté par les atteintes aux droits de l'homme au Zimbabwe, a tenté de procéder à l'arrestation de Mugabe lors d'une des visites du président à Bruxelles en 2001, avant d'être battu par des gardes du corps de Mugabe.
Crise économique
Mugabe s'irrita du fait que de grandes parties du territoire national étaient possédées par une minorité de fermiers blancs, alors que la majorité noire ne possédaient qu'une minorité des terres. En réponse à cela, il lança une «réforme agraire», saisissant notamment des exploitations agricoles des fermiers blancs afin de donner la terre à ses sous-fifres. Malheureusement, il s'est avéré que ses sycophantes n'étaient pas des agriculteurs qualifiés. Le pays, qui avait autrefois un surplus alimentaire, fut bientôt en proie à la violence et la pauvreté, et dut faire face à une énorme augmentation de cas de SIDA. On estime qu'un quart de la population était infectée.
Lorsque la production agricole commença à chuter du fait de ses décisions politiques, et alors que d'autres secteurs de l'économie donnaient de mauvais résultats, les revenus des impôts du Zimbabwe baissèrent sensiblement. Au lieu de couper les dépenses et d'augmenter les impôts, d'emprunter de l'argent, ou même de combattre la corruption, le régime de Mugabe a préféré créer assez d'argent pour couvrir leurs dépenses. Inévitablement, l'inflation atteint son pic. Plutôt que de cesser d'imprimer tant d'argent, l’État a continué sur sa lancée, et mis en place un contrôle des prix, appliqué par la police. Au lieu de garder les prix bas, la police se contenta d'acheter des produits aux prix baissés artificiellement et de les revendre au marché noir.
Le dollar zimbabwéen est désormais essentiellement dépourvu de valeur, avec un taux d'inflation annuel calculé à 89,7 sextillion (1021) pour cent.[3] Le gouvernement a instauré le dollar américain pour combattre l'hyperinflation.
Irrationalité vis-à-vis des sciences sociales
Mugabe est un excellent exemple de la façon dont même les lois des sciences sociales ne peuvent être bafouées. Les effets globaux de l'offre et la demande, ainsi que des contrôles de l'inflation et des prix, sont très bien connues. Tous les économistes auraient pu expliquer que, en imprimant plus d'argent, Mugabe permettrait à l'inflation de croître ; tous les économistes auraient pu démontrer que le contrôle des prix conduirait à des pénuries. (Et n'importe quel analyste politique aurait pu lui dire que, au vu de la corruption endémique dans le pays, les fonctionnaires de la police et du gouvernement aurait tiré avantage des deux.)
Cependant, de nombreuses personnes[note 1] croient encore que l'économie et d'autres phénomènes sociaux ne sont pas des sciences humaines, mais des pseudo-sciences entièrement manipulables par une main suffisamment décidée. Que Mugabe a continué de blâmer les impérialistes occidentaux, plutôt que ses propres politiques folles, montre que certaines personnes ne croiront jamais en la raison. Il faut comprendre que ces lois sont tout aussi fortes que la loi de la gravite. Enfin, presque. La gravité, elle, restera, même si l'humain cesse de lui attribuer de la valeur.
Élections de 2008
Les élections présidentielles zimbabwéennes de 2008 fut un excellent exemple de l'étendue de ce que Mugabe a volé afin de se rendre président à vie du Zimbabwe. Grâce à son pouvoir sur les autorités et ses méthodes politiques brutales, l'élection fut rendue confuse et violente, tandis que des personnes furent arrêtées par centaines, et que le parti adverse fut sévèrement réprimé. Morgan Tsvangarai, meneur du partie de l'opposition «Mouvement pour le changement démocratique», a été contraint de fuir à l'ambassade néerlandaise pendant un certain temps en raison du danger et du chaos. En fin de compte, Mugabe prêta serment comme président du Zimbabwe pour un sixième mandat, transformant effectivement l'élection en une imposture, puisque qu'il n'y avait personne pour le contrer.
Les réactions furent passées sous silence. La plupart des pays occidentaux condamnèrent la politique de Mugabe, mais craignent d'être trop dur envers lui, car il était vénéré comme un héros anti-impérialiste par les autres souverains du sud de l'Afrique. Lors d'une réunion de juillet 2008 de l'Union Africaine, Mugabe a été accueilli avec la chaleur à laquelle il est malheureusement habitué.
Diamants de sang
Mugabe et sa famille ont été impliqués par un document de WikiLeaks d'avoir profité de la vente des «diamants de sang» en provenance du Zimbabwe. Ces diamants de sang, aussi appelé diamants de guerre, sont extraits à partir des champs de Marange au Zimbabwe, un site minier qui a perdu sa certification Kimberley Process (KP) en 2010 après que des rapports de travail forcé et autres violations des droits de l'homme aient atteint le Israéli Diamond Exchange, le groupe qui fournit les certifications Kimberley Process. Le câble de Wikileaks a montré que la famille de Mugabe, ainsi qu'une chaîne de hauts responsables du parti de Mugabe (la ZANU-PF) profitaient de la contrebande. Ils achetaient les gemmes avec des dollars zimbabwéen fraîchement imprimés, et les revendaient avec plus-value en dollars américains.
Soutien international
La tyrannie et la corruption ne se font pas beaucoup d'amis sur la scène internationale, mais «pas beacoup» ne signifie pas «aucun».
Voir aussi
Versions en autres langues
Références
- Mugabe - In His Own Words The Southern Times. June 20, 2011.
- John Hickman. '"With Too Many Explanations For Repression in Zimbabwe" Foreign Policy Association. June 11, 2011
- Cato Institute report on Zimbabwe inflation