chroot (Français)
Un chroot est une opération qui modifie le répertoire racine apparent pour le processus en cours d'exécution et ses enfants. Un programme qui est exécuté dans un tel environnement modifié ne peut pas accéder aux fichiers et aux commandes en dehors de l'arborescence des répertoires de l'environnement. Cet environnement modifié est appelé chroot jail (prison «chroot»).
Raisonnement
Le changement de racine est généralement effectué pour effectuer la maintenance du système sur des systèmes où il n'est plus possible de démarrer et/ou de se connecter. Des exemples courants sont :
- Réinstaller le chargeur d'amorçage.
- Reconstruction de l'image initramfs.
- Mise à jour ou rétrogradation de paquets.
- Réinitialisation d'un mot de passe oublié.
- Construction de paquets dans un chroot propre.
Consultez également Wikipedia:Chroot#Limitations.
Pré-requis
- Être root.
- Un autre environnement Linux, par exemple un LiveCD ou un support flash USB, ou une autre distribution Linux existante.
- Des environnements avec architectures correspondantes (depuis laquelle on chroot et vers laquelle on chroot). L'architecture de l'environnement actuel peut être trouvé avec :
uname -m
(par exemple, i686 ou x86_64). - Les modules du noyau chargés qui sont nécessaires dans l'environnement chroot.
- Swap activé si nécessaire :
# swapon /dev/sd''xY''
- Une connexion Internet fonctionnelle si nécessaire.
Utilisation
Il y a deux options principales pour utiliser chroot, décrites ci-dessous.
Avec arch-chroot
Le script bash arch-chroot
fait partie du paquet . Avant d'exécuter , le script monte les systèmes de fichiers API comme et rend disponible depuis le chroot.
Entrer un chroot
Lancez arch-chroot avec le nouveau répertoire racine comme premier argument :
# arch-chroot /lieu/de/la/nouvelle/racine
Par exemple, dans le guide d'installation ce répertoire serait /mnt
:
# arch-chroot /mnt
Pour quitter le chroot, utilisez simplement :
# exit
Exécuter une seule commande et quitter
Pour exécuter une commande depuis le chroot, et sortir à nouveau, ajoutez la commande à la fin de la ligne :
# arch-chroot /lieu/de/la/nouvelle/racine ma-commande
Par exemple, pour exécuter pour un chroot situé à , faites :
# arch-chroot /mnt/arch mkinitcpio -p linux
Avec chroot
Dans l'exemple suivant, est le répertoire où réside la nouvelle racine.
Tout d'abord, montez les systèmes de fichiers temporaires de l'API :
# cd /lieu/de/la/nouvelle/racine # mount -t proc /proc proc/ # mount -t sysfs /sys sys/ # mount --rbind /dev dev/
Et optionnellement :
# mount --rbind /run run/
Si vous utilisez un système UEFI, vous aurez également besoin d'accéder aux variables EFI. Sinon, lors de l'installation de GRUB, vous recevrez un message similaire à : :
# mount --rbind /sys/firmware/efi/efivars sys/firmware/efi/efivars/
Ensuite, afin d'utiliser une connexion internet dans l'environnement chroot, copiez les détails du DNS :
# cp /etc/resolv.conf etc/resolv.conf
Enfin, pour changer la racine en en utilisant un shell bash :
# chroot /lieu/de/la/nouvelle/racine /bin/bash
Après le chrootage, il peut être nécessaire de charger la configuration locale de bash :
# source /etc/profile # source ~/.bashrc
# export PS1="(chroot) $PS1"
Lorsque vous avez terminé avec le chroot, vous pouvez le quitter via :
# exit
Puis démontez les systèmes de fichiers temporaires :
# cd / # umount --recursive /lieu/de/la/nouvelle/racine
Exécuter des applications graphiques à partir de chroot
Si un serveur X est exécuté sur votre système, vous pouvez lancer des applications graphiques à partir de l'environnement chroot.
Pour permettre à l'environnement chroot de se connecter à un serveur X, ouvrez un terminal virtuel à l'intérieur du serveur X (c'est-à-dire à l'intérieur du bureau de l'utilisateur qui est actuellement connecté), puis exécutez la commande xhost, qui donne la permission à quiconque de se connecter au serveur X de l'utilisateur (consultez également Xhost) :
$ xhost +local :
Ensuite, pour diriger les applications vers le serveur X à partir du chroot, définissez la variable d'environnement DISPLAY à l'intérieur du chroot pour qu'elle corresponde à la variable DISPLAY de l'utilisateur propriétaire du serveur X. Ainsi, par exemple, exécutez
$ echo $DISPLAY
en tant qu'utilisateur propriétaire du serveur X pour consulter la valeur de DISPLAY. Si la valeur est ":0" (par exemple), exécutez dans l'environnement chroot :
# export DISPLAY=:0
Sans privilèges root
Chroot nécessite des privilèges root, ce qui peut ne pas être souhaitable ou possible pour l'utilisateur dans certaines situations. Il existe cependant plusieurs façons de simuler un comportement de type chroot en utilisant des implémentations alternatives.
PRoot
PRoot peut être utilisé pour changer le répertoire racine apparent et utiliser sans les privilèges de root. Ceci est utile pour confiner des applications à un seul répertoire ou pour exécuter des programmes construits pour une architecture de CPU différente, mais il y a des limitations dues au fait que tous les fichiers appartiennent à l'utilisateur du système hôte. PRoot fournit un argument qui peut être utilisé comme une solution de contournement pour certaines de ces limitations d'une manière similaire (bien que plus limitée) à fakeroot.
Fakechroot
fakechroot est une bibliothèque «shim» (cale) qui intercepte l'appel chroot et simule les résultats. Elle peut être utilisée en conjonction avec pour simuler un chroot comme un utilisateur normal.
$ fakechroot fakeroot chroot ~/my-chroot bash
Unshare
Unshare, qui fait partie de , peut être utilisé pour créer un nouvel espace de noms du noyau. Cela fonctionne avec la commande chroot habituelle. Par exemple :
$ unshare --map-root-user chroot ~/namespace /bin/sh
Dépannage
arch-chroot: /location/of/new/root is not a mountpoint. This may have undesirable side effects.
Lors de l'exécution de , un avertissement est émis :
==> WARNING: /location/of/new/root is not a mountpoint. This may have undesirable side effects.
Consultez pour une explication et un exemple d'utilisation de bind mounting pour faire du répertoire chroot un point de montage.